Classement du plateau de Gergovie et des sites arvernes

Mis à jour le 07/08/2019

Une enquête publique relative au classement du plateau de Gergovie et des sites arvernes a été ouverte, pour une durée de trente-six jours, du lundi 3 juin 2019 9h au lundi 8 juillet 2019 16h30, sur le territoire des communes de la Roche-Blanche et Veyre-Monton (lieux d'enquête), Orcet, les Martres-de-Veyre, La Roche-Noire, Corent, Authezat, La Sauvetat, Tallende, Le Crest, Chanonat, Romagnat, Pérignat-lès,Sarliève, Le Cendre.

Le Projet consiste à protéger un espace historique remarquable relatif à l'histoire de la Gaule, situé dans un contexte paysagé de grande qualité.

Dossier





















Observations du public


observations du 6 juin 2019
Madame La Commissaire,
J'ai pris connaissance des documents électroniques à disposition du public sur le site de la préfecture.
Je vous fais part de mes observations :

1/ sur la délimitation du périmètre :
J'ai bien compris que l'objectif était de limiter au maximum l'emprise sur les zones urbanisées et d'obtenir une surface en continuité. Cependant sur la bordure Est et Sud Est du périmètre, je pense que le périmètre n'est pas assez étendu.

* sur les Communes du Cendre et des Martres de Veyre, il devrait inclure la petite Vaure jusqu'au Saladis c'est à dire pour la partie comprise à l'est des routes D 8 D 751 et D225 ou de la voie ferrée et à l'ouest du lit actuel de l'Allier. En effet dans ce périmètre il existe des vestiges attestés d'époque romaine ou gallo romaine.

* sur les communes de Corent et d'Authezat soit au sud est du périmètre envisagé. Celui s'arrête à la D96 au pied de l'oppidum de Corent, il me semble intéressant d'aller jusqu'au lit actuel de l'Allier et jusqu'au lieu dit d'Arson pour inclure l'existence potentielle d'anciens accès "portuaires". A ma connaissance il n'y a eu qu'une seule prospection subaquatique menée par Annie Dumont qui a démarré au pont de Longues pour aller jusqu'à Cournon. Cependant celle ci par définition n'a pu exploré que le lit actuel de l' Allier. Or au pied de Corent l'Allier n'a pas pu divaguer par la géologie des lieux. Il manque une prospection amont entre le pont de Longues et Brolac pour définir précisément le périmètre lié à l'oppidum de Corent.

Aussi il existe des installations romaines dont un moulin à céréales situé sur la Veyre à proximité de la confluence avec l'Allier sur la commune des Martres de Veyre.

Il faut considérer le rôle de l'Allier dans son cours historique comme voie de communication et axe économique. La question des points de franchissement (pont ou gué) de celui-ci est toujours une lettre ouverte, très imparfaitement étudiée pour le moment (bien que certains indiquent soit Pont du château, soit Cournon). Il faut réfléchir à la desserte de la capitale arverne.

* A l'inverse je suis étonnée de l'extension du périmètre à l'ouest sur la commune de Tallende, en particulier à l'ouest de l'autoroute. Certes il faut envisager le franchissement de la Veyre, mais il ne s'effectuait probablement pas à cet endroit qui était marécageux et régulièrement inondé

* Orcet est totalement enclavé par application des règles de délimitation. Une solution simple et élégante serait d'exclure du périmètre la partie nord est au niveau du rond point en face de la caserne de pompiers qui ne présentent pas véritablement d'intérêts dans la continuité paysagère, car visible de nulle part.

* les plans cadastraux utilisés ne tiennent pas compte des nouveaux lotissements sur la commune du Cendre en limite de l'oppidum de Gondole (Les allées d'aussandra Laubanne). Mais pour autant l'accès automobile et au parking de l'oppidum se fait non pas par la voie gauloise au sein du lotissement mais par la route principale (deux cartes erronées dans le dossier avec une grosse étoile) mais bien par la rue dénommée rue de Gondole.

2/ J'ai bien noté l'interdiction de faire des lignes aériennes type électricité ou téléphonie et l'obligation d'enfouissement : c'est quelque chose de risqué car le maitre d'ouvrage va alors tomber sur des vestiges soit de voies de communication soit d'habitation soit de réseau de distribution d'eau....Donc il devrait y avoir systématiquement un avis et surtout une surveillance effective de la DRAC direction régionale des affaires culturelles sur un tel chantier.

3/ il faut définitivement interdire le contournement sud A75 Cournon passant près ou à proximité de Gondole sauf à l'envisager par le pont existant situé au Bateau entre les Martres et Mirefleurs. La mise à 2*3 voies de l'A75 pourrait aussi éloigner l'éventualité de ce contournement.

Bien cordialement.
Evelyne Chaumat
Le Cendre




















Madame la Commissaire,

A la lecture des documents mis à la disposition du public, je vous fais part de mes observations concernant notamment le « Grand Camp de César ».

Intéressée de longue date à l’histoire de mon village, Orcet, je porte un grand intérêt à l’évolution des recherches concernant le Grand Camp de César et j’ai été très étonnée par certaines des « affirmations » contenues dans les documents et en particulier les suivantes :

Concernant la certitude de la localisation du Grand Camp de César :

Il est précisé dans le dossier d’enquête publique que :

  • « les recherches archéologiques menées dès Napoléon III ont permis de délimiter précisément les deux camps de César » (cf chapitre I PRESENTATION GENERALE, page 12)
  • « la localisation des deux camps de César est parfaitement établie » (cf chapitre III ETUDE HISTORIQUE, page 26)

Or à ma connaissance, la localisation du Grand Camp de César fait encore l’objet d’investigations et de débats dans la communauté scientifique.

  • « L’absence de planification -in stricto sensode fouilles archéologiques ne permet pas d’affirmer que c’est un site de recherche. Cependant des fouilles préventives ont pu mettre à jour… adolescent trouvé dans un des fossés » (cf chapitre IV ANALYSE PAYSAGERE /Description du grand camp de César, page 76)

 

Cette affirmation date des recherches de 2009 (diagnostic archéologique de l’INRAP réalisé par Yann DEBERGE)

Or des recherches sont actuellement en cours en cette année 2019 dans le cadre du projet « 2015-2020 GERGOVIE ET LES SITES ARVENES » conduites par LA MAISON DES SCIENCES ET DE L’HOMME de CLERMONT FERRANT et sont placées sous la direction scientifique de Monsieur DEBERGE (Inrap) et Madame DACKO (MSH).

Parmi les différents objectifs de ce programme, il est fait état de la nécessité de relocaliser l’ensemble des structures mises à jour au cours des XIXe et XXe siècles et notamment compte tenu de certains « résultats discordants » entre les investigations des années 1860 et 1930 (cf pages 9 et 10)

Des recherches sur site ont déjà débuté le 6 juin 2019 sur la zone du grand camp et vont se poursuivre conformément au programme établi.

Vous trouverez ci-joint le DOSSIER DE DEMANDE ARCHEOLOGIQUE-RECHERCHE SUR LES CAMPS CESARIENS AU PIED DE GERGOVIE dans l’attente des résultats des recherches en cours.

Vous trouverez également en pièce jointe une synthèse des éléments de débat établie par Monsieur Philippe GRAS (Référent archéologique de l’ASCOT), synthèse qui montre la fragilité de la localisation actuelle du camp basée sur les travaux de 1862.

Pour information, j’ai moi-même financé en 2010 une étude orthophotographique sur deux parcelles m’appartenant et partiellement incluses dans la zone retenue pour le grand camp. Cette étude a été transmise à la DRAC direction régionale des affaires culturelles ainsi que les informations de l’organisation des systèmes locaux d’irrigation par fossés sur les terrains agricoles concernés.

On notera aussi que cette zone fait déjà l’objet d’une protection. En effet toutes les zones alentours sont comprises dans une zone de prescription archéologique (ZPPA dans le SCOT).


2.Concernant les arguments de toponymie et de bornage

Dans le chapitre IV-ANALYSE PAYSAGERE, concernant le grand camp, les noms des abords du « site » servent d’arguments complémentaires à la localisation proposée :

« on remarque dans la toponymie des abords du site d’assez nombreuses références au passage de Jules César, telles : la rue du camp romain, la voie romaine qui permet de rejoindre le bourg …., la rue du camp… » (cf page 78)

Si l’appellation « voie romaine » correspond à une réalité historique, réalité postérieure à la bataille de Gergovie, les autres dénominations sont récentes et ont été choisies lors de la création de zones pavillonnaires et artisanales sur la commune.

 

Les anciens chemins étaient dénommés « chemins d’exploitation n°2 et n°3 » et le plateau de la Serre d’Orcet englobaient entre autres les lieudits Piomouty et Tourteix, et sans la moindre allusion au camp de César.

« le grand camp de César est mal connu du grand public car il est très peu mis en valeur et aucun vestige archéologique n’est perceptible. C’est pourquoi il est important de prendre en considération les quatre bornes qui délimitent le fossé » (cf page 78)

Il s’agit là encore d’une argumentation sur la localisation à prendre avec prudence car les bornes ont été implantées sur ordre de Napoléon III, donc sur la base des connaissances de 1862, bornagepar ailleurs pris sur sa cassette personnelle.


A noter : J’ai déjà transmis aux équipes chargées de l’étude du site les éléments bibliographiques et documents qui prouvent la véracité des éléments ci-dessus, documents que j’ai retrouvés par implication de plusieurs années sur le sujet.

Aussi compte tenu des recherches actuellement en cours concernant ce « Grand Camp de César », et dans l’attente des résultats, n’est-il pas précipité de « fixer » définitivement la localisation de ce camp au risque que la zone réelle d’implantation ne corresponde pas totalement à la réalité ou que l’implantation réelle de ce camp ne soit dans une zone non couverte par le projet qui fait l’objet de cette enquête ?

En restant à votre disposition pour tous éléments complémentaires

Cordialement

Madame ETTORI
07 83 08 86 91
ettori.marie-jeanne@wanadoo.fr

Pièces jointes :