L'approche européenne du paysage

Mis à jour le 03/12/2013

Le paysage, fruit de l'action de l'homme et de longues évolutions naturelles, se transforme aujourd'hui sous la pression de l'étalement urbain.

Une définition de Paysage aujourd'hui largement partagée est celle contenue dans la convention européenne du paysage de 2006, dite Convention de Florence. Selon cette définition, le paysage désigne "une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations".

Un patrimoine authentique et riche ...

Fruits de la patiente action des hommes au cours de longues évolutions naturelles et historiques, les paysages qui nous ont été légués représentent un authentique patrimoine :

  • culturel : car ils sont la mémoire des sociétés qui nous ont précédés et constituent une part essentielle de notre identité collective,
  • environnemental et écologique : car ils contribuent à la gestion de l'eau et des sols, au maintien de la biodiversité et à la maitrise des principaux risques naturels,
  • économique : car leurs qualités influencent l'attractivité touristique en donnant, par exemple, une image positive des produits des régions et des terroirs, conditionnent le capital productif de l'agriculture, et renforcent l'attractivité locale pour l'habitat...
  • social : car les paysages constituent un bien public fondamental qui offrent aux polulations urbaines et rurales un cadre de vie équilibré et harmonieux.

... mis en danger par l'étalement urbain.

Après un siècle d'exode rural, les paysages se transforment de nouveau aujourd'hui sous la pression généralisée de l'étalement urbain. Celui-ci touche l'ensemble du territoire européen et s'accompagne le plus souvent d'une consommation déraisonnable du capital foncier, ressource pourtant non renouvelable. A l'heure actuelle, plus d'un quart du territoire de l'Union Européenne est déjà affecté par l'urbanisation.

L'Agence Européenne pour l'Environnement prévoit même que la surface urbanisée pourrait doubler en un peu plus d'un siècle si le rythme actuel est maintenu. (Rapport "Urban Sprawl in Europe the ignored challenge" novembre 2006).

En ce qui concerne la France, l' Institut Français de l'Environnement estime à 60 000 hectares par an le rythme d'artificialisation des sols sur le territoire national, avec pour conséquence la dégradation définitive des paysages (source : Rapport sur l'état de l'environnement en France, édition 2006, chapitre Territoires).