Le patrimoine de l’État dans le Puy-de-Dôme s’expose sur les grilles de la préfecture !

Mis à jour le 21/09/2022

#LeSaviezVous ?


L’État est propriétaire d'environ 1 300 immeubles protégés au titre des monuments historiques représentant 3 % du nombre total des monuments sur le territoire national.
Parmi ces 1 300 monuments, 448 relèvent du ministère de la Culture sur l’ensemble du territoire national.

Dans le Puy-de-Dôme, le patrimoine appartenant à l’État et protégé au titre des monuments historiques est à l’image de la diversité patrimoniale du département : de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Clermont, au menhir de Sainte-Anne dit « borne milliaire », à l’ancien hôpital-sanatorium Sabourin devenu aujourd’hui l’École nationale supérieure d'architecture, en passant par la Cour d’appel de Riom, ou l’oppidum de Gergovie et bien d’autres encore.

Découvrez un extrait de ce patrimoine dont la conservation, la restauration et l'entretien sont assurés par le ministère de la Culture.


Ancien hôpital-sanatorium Sabourin


Commune : Clermont-Ferrand

Construit entre 1931 et 1934, par l’architecte des hospices de Clermont-Ferrand, Albéric Aubert (1895-1971), l’hôpital-sanatorium de Sabourin s’inscrit dans un dispositif national de lutte contre la tuberculose qui comprenait la construction de dispensaires, pouponnières, aériums, préventoriums et sanatoriums. Pour isoler les tuberculeux les plus atteints et leur apporter des soins, un nouveau type de bâtiment fut imaginé : l’hôpital-sanatorium suburbain.
Implanté à flanc de colline un peu à l’écart de la ville, isolé dans les vignes, avec ses lignes et sa blancheur, il évoque un navire amarré. Si l’architecture de Sabourin procède pour partie d’une démarche « fonctionnaliste », notamment par sa traduction formelle des besoins et des moyens, elle relève, par ses symétries, ses proportions, sa composition hiérarchisée, du mouvement dit « modernisme tempéré », caractéristique des années 1930. Édifice public contribuant à la modernisation d’une capitale régionale, l’hôpital-sanatorium Sabourin se devait d’avoir une expression représentative de son statut.

Après le temps de la mutation de ses usages au cours des années 1960 et 1970, Sabourin connut le moment de l’obsolescence, sa spécificité rendant difficile une réaffectation.
Considérée comme une des plus remarquables réalisations sanatoriales européennes du XXème siècle, cette œuvre a pu bénéficier en 2000 d’une inscription au titre des monuments historiques.

Racheté par l’Etat, après des travaux conséquents (2012-2015), cet édifice remarquable abrite depuis la rentrée 2015 l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand (ENSACF).


Menhir de Sainte-Anne, de Pierre-Longue ou de Beaulieu, dit Borne milliaire


Commune : Clermont-Ferrand

Il s’agit d’un bloc de granite, provenant probablement des gorges de l’Artière (Ceyrat) et transporté sur une distance d’environ 9 km. Un sondage a permis d’établir que le monolithe, profondément enfoui et mesurant 5,70 m pour un poids total évalué à 18 tonnes, a été érigé au second siècle av.J.-C. Il s’agirait donc d’une stèle protohistorique* et non d’un menhir préhistorique.
Cet édifice est classé en tant que « menhir de Sainte-Anne, de Pierre-Longue ou de Beaulieu, dit borne milliaire » car il était supposé que cette stèle en raison de la proximité d’une voie antique avec le site constituait une borne milliaire romaine. On considère, aujourd’hui, qu’elle joue un rôle de marqueur dans le paysage antique.
*protohistorique : époque des peuples maîtrisant l’agriculture mais pas l’écriture, période correspondant à l’âge de fer et à l’âge de bronze.


L’hôtel de Chazerat


Commune : Clermont-Ferrand

L’hôtel de Chazerat s’élève le long de l’ancienne rue des Nobles, rebaptisée rue Pascal pendant la Révolution.
Commandé par Charles-Antoine Claude de Chazerat (1728-1824), premier président de la Cour des Aides de Clermont puis intendant de la généralité de Riom, l’hôtel particulier, construit entre 1759 et 1770 sur un parcellaire contraint, se signale par l’ingéniosité et l’élégance de son plan en rotonde, unique en son genre dans la région.

Le visiteur peut notamment y admirer l’ancien vestibule peint en trompe-l’œil, qui fait écho à la rotonde de la cour d’honneur, et le Salon doré, dont les délicates gypseries des dessus-de-porte forment une allégorie des 4 saisons.
On peut supposer que Chazerat fit appel, pour la conception des plans de sa nouvelle demeure, à l’architecte d’origine rouennaise Antoine-Mathieu Le Carpentier, présent en Auvergne entre 1758 et 1767.

En avril 1761, les fondations sont terminées, sous la direction de l’architecte clermontois Pierre Peyrat, qui surveilla le chantier jusqu’à l’achèvement du gros œuvre en 1764. Lorsque Monsieur de Chazerat est nommé intendant en 1770, l’hôtel est en voie d’achèvement. À la Révolution, l’hôtel est confisqué puis vendu comme bien national. Il est alors acheté par la ville de Clermont mais, dès 1806, Monsieur de Chazerat réintègre son logis et, quelques jours avant sa mort, le vend à l’autorité ecclésiastique.
Jusqu’à la séparation de l’Église et de l’État en 1905, l’édifice est affecté à l’évêché de Clermont. Par la suite, la Faculté des lettres puis la direction départementale des Services fiscaux s’y installent à leur tour.

Depuis 1982, l’hôtel de Chazerat est devenu le siège de la Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne. En 2016, l'hôtel de Chazerat devient le siège d’un des deux sites de la DRAC direction régionale des affaires culturelles AuvergneRhône-Alpes. Il a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 18 juin 1979.

Pour aller plus loin : https://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Auvergne-Rhone-Alpes/La-DRAC/L-hotel-de-Chazerat

Les façades et toitures, le sol de la cour ovale et de la terrasse et les pièces suivantes avec leur décor : le grand salon avec sa cheminée et le bureau qui lui fait suite à l'angle nord, sont classées au titre des monuments historiques par arrêté du 18 juin 1979.


Cour d’appel de Riom


Commune : Riom

Avant d’être la cour d’appel telle que nous la connaissons, ce même lieu a abrité, au XIIIème siècle, le château d’Alphonse de Poitiers puis le Palais du duc d’Auvergne, Jean de Berry à partir de 1370.
À partir du XVIème siècle, le bâtiment prend un tournant tout autre avec l’installation de tribunaux dans le Palais. Après la révolution, il garde cette même vocation et sera réaménagé.Le 17 mars 1800, Riom obtient le siège d’un tribunal supérieur.

Il faudra attendre 1804 pour que la Cour d’Appel de Riom soit créée, année au cours de laquelle Riom devient également une sous-préfecture.
Aujourd’hui, le bâtiment est organisé autour d’une cour carrée et comporte trois ailes : à l’angle nord-est, une aile s’étend vers le nord qui abritait le Tribunal de grande instance, elle sera nommée aile Nord ; au Sud sur l’angle Ouest se trouve la Sainte-Chapelle et à l’Est la dernière aile qui sera dénommé aile Sud. À l’ouest, le corps de bâtiment occidental est occupé par l’escalier d’honneur qui par une porte au 1er étage, permet d’accéder à la Sainte-Chapelle.

Hormis la Sainte-Chapelle, le bâtiment comporte quatre niveaux et un sous-sol. Les façades du bâtiment sont de différentes compositions : les façades sur cour et la façade sur le boulevard sont en pierre de taille de type andésite ou Pierre de Volvic alors que les autres façades sont en moellon enduit. Les couvertures sont réalisées en tuiles à emboîtement du type tuile flamande mécanique (et tuiles mécaniques plates sur l’aile Nord).

L’ensemble du site est inscrit au titre des monuments historiques, la Sainte-Chapelle et le grand escalier de la Cour d’appel sont classés.

Palais ducal inscrit et classé MH le 16 mai 1979.


Oppidum de Gergovie


Commune : La Roche-Blanche

Situé à sept kilomètres à vol d’oiseau du centre-ville de Clermont-Ferrand, le plateau de Gergovie s’étend sur une surface de 80 hectares. En 52 av J-C, le plateau sera le théâtre de la mythique bataille opposant César à Vercingétorix, bataille à l’issue de laquelle l’armée gauloise triomphera de l’armée romaine.

Cet oppidum (ville gauloise fortifiée) constitue un formidable belvédère qui s’étire en direction du Val d’Allier et permet de découvrir d’autres sites historiques : l’oppidum de Corent, situé sur les communes de Corent et Veyre-Monton mais aussi l’oppidum de Gondole sur la commune du Cendre. Ces trois oppida, qui constituent la capitale du peuple des Arvernes, forment un triangle au sein duquel s’implantent les deux camps dressés par César et le lieu de la bataille de Gergovie.

{Propriété: État, Conseil départemental et personne privée.
Classement du plateau de l’oppidum de Gergovie MH 9 novembre 2018, y compris le monument à Vercingétorix et la voie départementale dite "chemin rural du monument de Gergovie" à l'exclusion des bâtiments modernes.}